ENTRETIEN. Malgre l’adversite sanitaire et securitaire, l’ONG fondee par Valerie Passeport accompagne des jeunes femmes burkinabe dans des projets de developpement.

ENTRETIEN. Malgre l’adversite sanitaire et securitaire, l’ONG fondee par Valerie Passeport accompagne des jeunes femmes burkinabe dans des projets de developpement.

A vec le lourd tribut paye ces dernieres annees et Des specialistes mois avec les humanitaires dans le Sahel, commande en etau entre enlevements et assassinats par les terroristes islamistes, continuer a travailler dans des projets de developpement au profit de http://datingmentor.org/fr/romance-tale-review communautes locales releve tout d’un courage et d’un sens de l’engagement que l’on doit saluer. Entre la menace sanitaire du Covid-19 et celle securitaire des terroristes, il convient avoir des objectifs clairs chevilles au corps Afin de prendre le va parfois s’aventurer dans les zones rurales du Sahel souvent isolees. C’est le cas de l’ONG Tamounte, symbolique de ces associations humanitaires qui ?uvrent en silence et sous les radars et qui obtiennent surtout des resultats. C’est a la suite tout d’un week-end d’accompagnement d’une association de developpement au sud du Maroc avec des lyceens dont elle etait Notre professeure de geographie que Valerie Passeport a fonde Tamounte (« Ensemble » en amazigh), seduite qu’elle fut d’observer la volonte et l’engagement des jeunes Marocains de faire revivre un village niche au sein d’ une oasis au milieu d’un desert de pierre rouge. Apres le Maroc, ou son association a eu le temps de concretiser avec la cooperative Afarag Iminkasar une production reguliere de spiruline qui a permis de generer des revenus et d’autonomiser toute une communaute, c’est au Burkina Faso que Tamounte s’est engage. A travers le temoignage, on mesure la totalite des defis que les ONG impliquees dans des actions de developpement au Sahel doivent relever, i  propos des plans humain, technique, logistique, financier, economique, sanitaire et securitaire. Entretien.

Le Point Afrique : Comment a demarre et s’est noue votre engagement au Burkina Faso au travers de votre ONG Tamounte ?

Valerie Passeport* : Tout a commence par une retrouve sans parole avec une femme dont l’enfant etait occupe i  mourir au centre de nutrition de Reo ou je m’etais rendue lors du premier sejour. Elle avait sorti un minuscule bebe de cinq mois de ses chales. Celui-ci tenait dans ses mains. Je ne comprenais jamais ce qui se passait. Elle m’a parle en langue more, mais j’ai vu sa detresse et sa solitude ainsi que la resignation une responsable, Madame Zongo, qui n’avait rien a offrir. Finalement, le bebe reste fond.

Etant aussi maman, je me suis dit que je ne pouvais jamais rester ainsi sans tenter quelque chose, sans tout tenter en fait, car je me suis dit : « Comment rester indifferente a une telle situation ? » J’ai verite, c’est que je ne suis jamais sortie indemne de mes voyages, et celui-la a particulierement marquee. Cela a engendre une profonde remise en question. Du reste, et cela me fait agir en premier, c’est la dimension humaine des situations. Apres cela, Il existe beaucoup evidemment des raisons plus generales, mais celles-ci ne concernent nullement que moi. Elles seront plus politiques au sens premier du terme.

Pourquoi est-il urgent d’agir tout i  l’heure sur l’economique et le social au plus pres des populations dans un pays comme le Burkina Faso ?

Il semble urgent d’agir sur l’economie et le social aupres des populations, puisqu’il faudrait d’abord empi?cher le naufrage absolu des personnes les plus vulnerables qui semblent invisibles dans la societe au profit, peut-etre un peu trop, de l’Afrique une tech qui est une realite, certes, mais une au milieu d’autres realites. Il faudra ensuite travailler a un eviter de basculer tout a l’heure dans le secteur informel, la prostitution Afin de cela concerne les femmes et les enfants, et les trafics en tout genre qui n’en rendent que plus terrible ma pauvrete. Car, derriere de beaux immeubles contemporaines ou de pudiques murs decores, depuis aussi des bidonvilles qui paraissent tel caches. Il faudra aussi etre a cote des populations rurales isolees pour leur eviter de partir travailler ou de se Realiser exploiter a l’etranger. Il y a des situations douloureuses comme celle a laquelle j’ai assiste dans des mines clandestines ou on n’est jamais loin de conditions d’esclavage. Prenons un exemple, votre scene ou, en echange de poudre d’or, des enfants entre 6 et 8 annees avaient recu une poignee de riz. Mais votre qu’il faut absolument leur eviter, c’est de devenir tentees par nos activites terroristes comme mirage d’une life differente. Ce seront des situations reelles que j’ai vecues et dont des femmes m’ont aussi parle.

Sinon, au regard de l’important potentiel dans place, Cela reste possible de developper des projets a extri?mement impact structurel. Du point de vue, on voit des solutions efficaces qui sont Pluti?t simples. Mes projets a micro-echelle permettront de mieux cibler nos besoins reels directs, d’apprehender les difficultes locales, de connaitre les individus et donc d’apporter une reponse coherente. Un forage pourquoi pas, au fond ce n’est pas grand chose sinon un investissement de pas bon nombre de tunes. Cela ne necessite pas un chantier colossal et a un impact local visible d’emblee. Dans nombre de situations, on aide plus nos populations avec de l’eau qu’avec Internet.

Pour agir utilement, vous avez choisi d’inscrire ce ONG Tamounte dans des initiatives au Burkina. Que pourra vraiment apporter une ONG dans un tel contexte, explosif a tous points de vue ?

Une ONG petite tel la notre pourra avoir un role a jouer aupres des populations.

Nous sommes plus flexibles et reactifs que des institutionnels parce que nous avons une equipe deja sur le terrain. Le interculturalite nous permet de voir aisement les problematiques et d’elaborer des solutions, certes provisoires, mais d’urgence, avant de concretiser des realisations durables.

Etre apolitique nous evite beaucoup des ecueils et nous permet d’intervenir par rapport i  l’humain. Nous sommes proches des beneficiaires et a un ecoute. Notre coordinateur, Alassane Semde, vit sur place et reste au contact direct et regulier des populations avec lesquelles nous nous mobilisons. Pour etre efficaces, nous avons choisi d’etre au concret.

Comment construisez-vous la legitimite aupres des populations Afin de renforcer l’inclusivite de ces initiatives ?

C’est essentiel d’acquerir d’une legitimite aupres des populations. Ca permettra d’envisager sereinement le deroule des travaux. Cette legitimite passe via une agreable connaissance des populations et de leurs besoins. Il semble necessaire de connaitre les limites necessaires Afin de plus adapter les reponses aux problemes poses. Nous respectons tous les facteurs societaux (religions, culture, role des dames, place des anciens). Tout ceci reste systematiquement mis en perspective et commande en compte. Nous avons la conviction que l’on doit etre humble et patient. Notre philosophie est la suivante : au Sahel, ne pas s’imposer, ne que dalle imposer. Il semble important d’obtenir l’adhesion des populations locales. C’est vraiment la base de votre que nous considerons comme une demarche de coconstruction.

Pouvez-vous nous faire l’economie de l’organisation des projets que vous menez actuellement ?

Nous sommes partis du constat que les Centres de recuperation nutritionnelle (CREN) qui doivent accueillir ces dames et leurs enfants en situation de sous-nutrition n’etaient que rarement en capacite de le faire surpris l’absence totale de fonds, de denrees, surpris l’approvisionnement tres aleatoire en lait infantile, en aliments therapeutiques, ainsi, quelquefois le desinteret des autorites de tutelle sans oublier la desorganisation globale.

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